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Installations de biogaz agricoles

Grâce aux installations de biogaz agricoles, de l’énergie renouvelable est produite à partir de lisier et fumier, mais des gaz à effets de serre nocifs pour le climat sont également réduits. Ces cuves généralement rondes munis de dômes font de véritables miracles pour le climat.  

Toutes les IBA de Suisse réduisent plus de 82’000 t (82’594 t) d’équivalents CO2 par an.
Mélanie Gysler, collaboratrice au bureau Suisse romande de Ökostrom Schweiz

Le Flyer informatif en format PDF est disponible ici.

Ökostrom Schweiz

L'histoire d'Irène et du biogaz


« Heureusement qu’il a plu hier, l’herbe a très bon goût aujourd’hui. Après ce copieux repas, il faut que je m’allonge ». Irène se met alors à l’aise dans le pâturage. L’herbe qu’elle vient de manger traverse son tube digestif pour se retrouver dans le premier de ses quatre estomacs.

« Oui, tu as bien compris, j’ai quatre estomacs. Ils me permettent de transformer l’herbe, le foin et le maïs en énergie et en lait ». Passant dans la panse, le bonnet, le feuillet et enfin dans la caillette, cette herbe verte est décomposée par des micro-organismes qui lui permettent ensuite d’absorber tous ces nutriments.

« Même si cela peut vous paraître dégoutant, mes excréments peuvent être d’une grande utilité. Je vous raconte volontiers la suite sur le chemin du retour à l’écurie, car c’est bientôt l’heure de la traite ». Sous l’écurie, on trouve la fosse à lisier, où l’agriculteur a soigneusement récolté le précieux engrais de ferme d’Irène et de ses copines. Mais ces excréments seront encore utilisés dans un but particulier. Avant d'être épandus sur le terrain pour la fertilisation, ils vont faire un tour dans l'usine de biogaz.

«De mes excréments, les humains tirent de l’énergie renouvelable et de l’engrais naturel respectueux du climat»

L’installation de biogaz fonctionne un peu comme les estomacs d’Irène. Un grand conteneur rond, appelé digesteur accueille le précieux lisier. Il s’agit là d’une installation de biogaz agricole, car la majorité (>80%) des intrants sont des engrais de ferme. Le reste est composé de déchets issus de l’industrie alimentaire ou de résidus de cultures. Avec suffisamment de chaleur et de brassage, le digesteur est l’endroit idéal pour des microorganismes, appelés archées, de commencer leur travail. Ils convertissent l’hydrogène et le dioxyde de carbone du mélange de lisier en méthane.

« C’est très semblable à ce qui se passe dans mon estomac ! » s’exclame Irène.

Le stockage conventionnel des engrais de ferme produit également du méthane, un gaz à effet de serre 25 fois plus nocif pour le climat que le CO2. Celui-ci s’échappe alors de manière incontrôlée dans l’atmosphère.

L’installation de biogaz, quant à elle, est étanche, il y règne donc un milieu anaérobie, sans oxygène.  Ainsi, lorsque les engrais de ferme sont stockés dans l’installation, du « biogaz » est produit lors de la fermentation (méthanisation), mais ce gaz ne s’échappe pas dans l’air. Ce biogaz se compose surtout de méthane et de carbone, mélange qui est ensuite brûlé dans un moteur, qui entraîne une génératrice et qui produit à son tour de l’électricité et de la chaleur. Cette énergie renouvelable peut être utilisée sans avoir de répercussions sur le climat.

Lorsque le biogaz est épuisé du mélange de lisier, il reste ce qu’on appelle le digestat. Il pue beaucoup moins que le lisier non traité. Il conserve néanmoins les mêmes précieuses propriétés fertilisantes et peut donc être à nouveau épandu comme engrais naturel sur les champs. Il y nourrit le fourrage qu’Irène mangera plus tard. Et le cycle recommence.

« De mes excréments, les humains tirent de l’énergie renouvelable et de l’engrais naturel respectueux du climat » explique Irène, toute fière, avant de prendre une nouvelle bouchée d’herbe.

Souhaitez-vous en savoir plus sur le biogaz ? Vous pouvez visionner la vidéo sur les Installations de biogaz agricoles.